La passion du chocolat
Grande amatrice de chocolat, j’ai toujours eu cette envie d’en fabriquer chez moi, comme j’ai fabriqué du pain ou du kéfir. C’est-à-dire un produit dont je connais la qualité de chacun des ingrédients. J’y ajoute ceux qui ne s’écrivent pas car il n’ont, dit-on, aucune incidence calorique : l’amour de le faire et le plaisir de le partager. Oui mais voilà, je me suis confrontée à une difficulté : on ne fait pas du chocolat comme on fait du pain. Je sentais vaguement que c’était beaucoup plus compliqué. Alors le temps a passé.
Puis je vois un reportage à la télé, une femme qui n’aimait pas le chocolat jusqu’au jour où elle a découvert un chocolat si particulier qu’elle a entièrement changé d’avis, puis entièrement changé de vie. Elle a même créé une entreprise de chocolat bean to bar. Bean to bar, des mots anglais, mais des mots magiques qui m’ont ouvert toutes les portes que je me fermais.
Le début du voyage
Puis, étrange coïncidence d’un voyage autour de l’équateur dont ce n’était pas l’objet, je visite une ferme. Une agroforesterie, des producteurs engagés dans la qualité et l’écologie, des méthodes de production respectueuses des humains et de l’environnement. Je découvre les cacaoyers, les cabosses, le mucilage, les fèves qu’il entoure et protège. Je vois les chèvres qui se nourrissent de cabosses concassées et de feuilles de bananiers. Les déjections de ces chèvres viennent elles -mêmes nourrir les cacaoyers qui se développent près des manguiers et des bananiers. Je vois les hommes qui font basculer pendant six jours les caisses de fermentation des fèves dans d’autres caisses de fermentation. Je vois les hommes étaler les fèves pour le séchage, au soleil ou sous la serre, selon le temps.
La manufacture et vous
Et l’énergie m’est venue, comme celle qui se déploie lorsque la réalisation d’un rêve si évident peut prendre forme : je vais fabriquer mon chocolat à partir de ces fèves et d’autres, pourvu qu’elles soient d’exception. Je vais chercher à révéler le meilleur d’elles-mêmes. Et je vais le faire de façon artisanale, authentique, par petites séries, forcément toutes différentes, mais chacune avec son histoire. Je voudrais le partager avec vous, ce chocolat, pour que vous me chuchotiez l’histoire qu’il vous raconte. Et qu’elle devienne ensuite notre histoire. Stéphanie